Association québécoise des critiques de cinéma
Traducteur de métier et cinéphile par passion, Jean Beaulieu n’a pas fait d’études cinématographiques à proprement dit, hormis quelques cours au cégep et à l’université, mais a suivi quelques stages amateurs, en plus de réaliser quelques courts métrages non professionnels. Il a collaboré de façon soutenue à la revue Ciné-Bulles de 1994 à 2001, ainsi que signé plus de 400 textes critiques pour l’agence Mediafilm, de 1995 à 2015. Membre de l’AQCC depuis 1997, il a aussi été membre du jury au festival Fantasia en 2001. Il collabore actuellement à titre de pigiste à la revue Séquences.
Quel est votre premier film marquant?
Quand j’avais 10-11 ans, ma mère m’avait emmené voir La Mélodie du bonheur, et j’étais instantanément tombé amoureux du cinéma, de ses images plus grandes que nature, de sa musique enchanteresse et de… Julie Andrews! Je suis retourné le (la) voir 6 autres fois dans les semaines qui ont suivi. Mais mon véritable électrochoc s’est produit lors de mes années de cégep, où j’ai découvert 2001, l’Odyssée de l’espace de Kubrick. J’étais complètement ailleurs. J’ai adoré cette expérience sensorielle, et je me suis alors rendu compte que je pouvais aimer quelque chose que je ne comprenais pas. De tels émerveillements ne se produisent hélas pas assez souvent, dans la vie comme au cinéma.
Quelle est votre première critique publiée ?
Il s’agit de Trois couleurs : Bleu de Kieslowski pour la revue Ciné-Bulles, au printemps 1994 – un texte de deux pages avec photos dans la rubrique « Coup de cœur ». Je n’avais même jamais écrit de critique de films auparavant, sauf pour des travaux scolaires. Mais dès ma préadolescence, j’observais les cotes des films dans le TV Hebdo, et je ne demandais pourquoi certains films que j’aimais n’obtenaient pas une très bonne cote, tandis que d’autres que, parfois, je ne comprenais pas (ex. 8 ½ de Fellini) étaient qualifiées de remarquables ou de chef-d’œuvre. J’en avais alors déduit que peut-être ces cotes étaient attribuées selon la façon dont le film était fait plutôt que sur le seul critère d’une bonne ou mauvaise intrigue…
Quel est le rôle du critique de cinéma, selon vous ?
Un passeur. S’il arrive à convaincre le lecteur (ou l’auditeur) d’aller voir un film plus ou moins obscur que ce dernier n’aurait pas naturellement choisi, et qu’en plus ce spectateur en sort ravi, il pourra se dire : mission accomplie. Autant que possible, il doit être aussi intéressant que le film qu’il critique (s’il est bon), et encore plus si le film est mauvais. Il n’a pas à être objectif; plus le public saura à quelle enseigne il loge, plus le critique servira de baromètre (il a aimé, donc je vais aimer / il a aimé, donc je vais détester).
Qui est votre critique ou théoricien de cinéma préféré ?
Je ne connais pas vraiment les grands théoriciens du cinéma (sauf leurs noms), mais j’ai beaucoup apprécié les critiques de François Truffaut, puis plus tard, pour sa plume entre autres, Jean-Louis Bory.
Dans quel film aimeriez-vous vivre ?
Les Demoiselles de Rochefort, pour vivre en couleurs et en chansons, en deux dimensions, où même la banalité est joyeuse… Je serais Boubou.
Quel cinéaste voudriez-vous inviter au cinéma ?
Stanley Kubrick, mais ce n’est plus possible. L’aurait-ce jamais été ?
5 films internationaux préférés
2001 : A Space Odyssey de Stanley Kubrick
Play Time de Jacques Tati
Apocalypse Now de Francis Ford Coppola
Modern Times de Charlie Chaplin
Eraserhead de David Lynch
5 films québécois préférés
L’eau chaude, l’eau frette d’André Forcier
Les Ordres de Michel Brault
Mommy de Xavier Dolan
Mon Oncle Antoine de Claude Jutra
Léolo de Jean-Claude Lauzon
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