Association québécoise des critiques de cinéma
Photo : Hugo B. Lefort
Formé en jeu à l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx, Nicolas Gendron est comédien, auteur et metteur en scène. En dehors des planches, il développe une passion pour le journalisme, d’abord dans diverses publications étudiantes, et pour le septième art, en travaillant dans un cinéma parallèle. Il publie ses premières critiques dans la revue Ciné-Bulles dès 2006, puis joint son comité de rédaction de 2008 à 2018. On peut le lire depuis dans chacun des numéros, et dans VOIR depuis 2014. Au fil des ans, il collabore également au collectif culturel radiophonique du Quartier Général, puis à Urbania, à JEU, au Magazine Strøm et aux Cahiers du Théâtre Denise-Pelletier.
Quel est votre premier film marquant?
Assurément Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau. La superbe de Gérard Depardieu m’envoûtait! Je le visionnais à répétition, sur VHS, avec deux autres comédies françaises enregistrées à sa suite, toutes deux signées Coline Serreau : Trois hommes et un couffin et Romuald et Juliette. On a tellement usé la vidéocassette de Cyrano, mon frère et moi, qu’elle a fini par s’autodétruire.
Quelle est votre première critique publiée?
Il s’agissait d’un tiercé, paru dans Ciné-Bulles au printemps 2006 : des textes sur The Three Burials of Melquiades Estrada de Tommy Lee Jones, Entre ses mains d’Anne Fontaine et Un dimanche à Kigali de Robert Favreau. J’avais soumis cette dernière critique, trois fois trop longue, pour être admis parmi les collaborateurs de la revue. Le rédacteur en chef, Éric Perron, m’avait renvoyé à mes devoirs et, depuis, je n’ai jamais cessé de saluer son intransigeance bienveillante. J’avais d’abord connu « l’école » du journalisme étudiant, mais on n’y fait pas toujours dans la nuance. Au Cégep de Trois-Rivières, j’avais même collaboré successivement à deux publications concurrentes : La Gifle et La Joue Gauche. Ça ne s’invente pas!
Quel est le rôle du critique de cinéma, selon vous?
Semer, témoigner, éveiller, partager, attiser.
Quel est votre rituel d’écriture?
Honte à moi, diront certains, mais j’écris très souvent pendant les projections. J’ai développé une technique pour griffonner dans le noir… et me relire ensuite! J’y retrouve, pêle-mêle, des répliques exactes, un souffle, un geste, une succession d’images que j’ai peur d’oublier. D’autant plus que j’y reviens beaucoup plus tard, quand j’ai le luxe du temps. Pour mieux sentir en moi le legs du film, la force de sa signature, le poids de sa parole. Je relis alors mes notes impressionnistes et je plonge d’un trait, en quelques heures ou… quelques jours.
Qui est votre critique ou théoricien de cinéma préféré?
Je n’ai pas étudié en cinéma, alors je dois avouer non sans gêne que ma cinéphilie a débuté grâce… à TV Hebdo, que j’ai collectionné étrangement toute ma jeunesse. René Homier-Roy était donc ma référence! À l’aube de l’âge adulte, en travaillant au Ciné-Plus de Victoriaville, un ancien membre de l’Association des cinémas parallèles, j’allais découvrir les Martin Bilodeau, Marc-André Lussier, (feu) Luc Perreault et Odile Tremblay de cette faune critique que je lisais et lis toujours avec enthousiasme. Aujourd’hui, je dois avouer avoir un faible pour les collègues Helen Faradji, Martin Gignac, Georges Privet, Zoé Protat et Natalia Wysocka.
Dans quel film aimeriez-vous vivre?
Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet. Pour le romantisme, les couleurs vives, le piano mélancolique, la crème brûlée et les framboises aux doigts.
Quel cinéaste voudriez-vous inviter au cinéma?
Charlie Chaplin, pour qu’il me chuchote à l’oreille ses envies de se taire. Andrea Arnold, pour analyser avec elle la force d’un regard, entre deux rages de popcorn. Et Quentin Tarantino, pour rire à gorge déployée dans nos barbes d’adulescent.
5 films internationaux préférés
(C’est un exercice vraiment cruel, mais disons alors marquants plutôt que préférés.)
Un prophète de Jacques Audiard
La vita è bella de Roberto Benigni
Amores Perros d’Alejandro González Iñárritu
Printemps, été, automne, hiver… et printemps de Kim Ki-duk
Le Huitième Jour de Jaco van Dormael
5 films québécois préférés
(Ce l’est encore plus!)
Mommy de Xavier Dolan
L’eau chaude, l’eau frette d’André Forcier
The Red Violin de François Girard
Léolo de Jean-Claude Lauzon
Les Bons Débarras de Francis Mankiewicz
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