Association québécoise des critiques de cinéma
Détenteur d’une maîtrise en Littérature comparée de l’Université de Montréal, Mathieu Li-Goyette est rédacteur en chef de la revue en ligne Panorama-cinéma ainsi que chroniqueur BD à l’émission Pop-en-stock sur les ondes de CHOQ.ca. Il s'intéresse aux cinématographies est-asiatiques, à l'intermédialité ainsi qu’à l’épistémologie de l’art séquentiel. Il a dirigé L'humanisme d'après-guerre japonais et Nikkatsu : 100 ans de rébellion en 2010 et 2012. Il a été en charge du blogue Télévision chez MSN.ca, rédacteur de contenu pour Espresso Communication et ses articles ont été publiés dans les revues scientifiques en ligne Hors Champ, Pop-en-stock ainsi que dans Sentinelle. Toujours à l’Université de Montréal, il est chargé de projet au Laboratoire sur les récits du soi mobile et vient d’entreprendre une thèse de doctorat où il tente de développer une conception ontologique du désir et du temps dans la bande dessinée.
Quel est votre premier film marquant?
Star Wars. Le seul film que j’ai vu si jeune et si souvent (en VHS) que je ne me rappelle plus à quel moment il est entré dans ma vie. Au coude-à-coude avec The Land Before Time.
Quelle est votre première critique publiée ?
Un texte sur The Last Temptation of Christ, publié dans Panorama-cinéma en 2008 alors que je terminais mon cégep en cinéma à St-Laurent.
Quel est le rôle du critique de cinéma, selon vous ?
Avant l’ère des médias sociaux et la démocratisation des voies de communication, le critique devait être un passeur, pour reprendre le vocable de Serge Daney. De nos jours, face à la surabondance d’informations en tous genres, le critique doit plus que jamais être un esprit du cinéma. Il doit le réfléchir et, surtout, il doit s'efforcer de rester intègre à ses propres principes moraux et esthétiques. De passeur, je crois qu’il devient donc aussi rempart. C’est pour ça que le critique doit être un peu historien, un peu théoricien, un peu polémiste, un peu poète…
Quel est votre rituel d’écriture ?
En ce qui me concerne, l’écriture commence souvent durant le visionnement. Je travaille à partir de notes prises devant les images du film, je transcris des dialogues ou je dessine sommairement les éléments qui m’accrochent (la structure narrative, un plan, une composition). Parfois j’écris à partir d’un plan bien déterminé quand j’ai un projet d’écriture en tête, c'est-à-dire quand je veux explorer une idée par le biais d'un film, mais sinon je travaille simplement à rendre lisible mes premières impressions en cherchant à les approfondir.
Qui est votre critique ou théoricien de cinéma préféré ?
André Bazin. Son Pastiche et postiche ou Le néant pour une moustache est le plus beau texte critique que j’ai lu – c’est un chef-d’œuvre littéraire qui n’a rien à envier à ce que feront des gens comme Roland Barthes ou Umberto Eco des années plus tard. Ensuite, L’image-mouvement et L’image-temps de Gilles Deleuze, pour toute la fulgurance et l’originalité de sa pensée.
Dans quel film aimeriez-vous vivre ?
L’île nue de Kaneto Shindo.
Quel cinéaste voudriez-vous inviter au cinéma ?
Alain Resnais.
5 films internationaux préférés
Le Décalogue (Krysztof Kieslowski, 1989)
Fanny et Alexandre (Ingmar Bergman, 1982)
Printemps tardif (Yasujiro Ozu, 1949)
The Scarlet Letter (Victor Sjöstrom, 1926)
Young Mister Lincoln (John Ford, 1939)
5 films québécois préférés
L’Acadie, l’Acadie ?!? (Michel Brault et Pierre Perrault, 1971)
Les bûcherons de la Manouane (Arthur Lamothe, 1962)
L’eau chaude, l’eau frette (André Forcier, 1976)
Hommes à louer (Rodrigue Jean, 2009)
La mort d’un bûcheron (Gilles Carle, 1973)
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