
Après avoir collaboré, en tant que critique, à la revue Séquences pendant plusieurs années et avoir fait partie de son comité de rédaction, Catherine Bergeron devient rédactrice en chef de la revue en janvier 2024. En plus de son mandat au sein de Séquences, elle travaille comme responsable de la programmation et programmatrice longs métrages au Festival du nouveau cinéma. Elle détient deux baccalauréats en cinéma & littérature et en photographie, et une maîtrise en sciences de la communication.
Quel est votre premier film marquant?
Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais, écrit par Marguerite Duras. C’est la première fois que je réalisais que le cinéma n’était pas seulement une bonne histoire. C’était aussi une expérience unique du temps.
Quelle est votre première critique publiée?
J’ai publié plusieurs textes dans des revues universitaires. J’ai débuté en faisant des critiques d’œuvres en arts visuels. J’avais un intérêt plus particulier pour les expositions de photographie et les installations vidéo. Sinon, en dehors de revues universitaires, ma première critique publiée portait sur Uncut Gems des frères Safdie.
Quel est le rôle du ou de la critique de cinéma, selon vous?
Être critique de cinéma, pour moi, c’est, très modestement, tenter de traduire une œuvre dans un autre langage, à travers une sensibilité bien spécifique. C’est tenter de vulgariser, partager certaines clés de lecture, donner envie de voir l’œuvre. C’est vouloir rendre hommage à un si grand travail en étirant l’expérience plus longuement.
Quel est votre rituel d’écriture?
M’enfermer dans une pièce, la plus petite possible, où il n’y a aucun bruit ni distraction, et travailler sans relâche sur la première phrase du texte. Écrire cette phrase peut parfois me prendre des heures, mais je ne peux rien écrire d’autre avant d’en être pleinement satisfaite. Tout le texte est ensuite rapidement déballé. La première phrase est importante pour moi parce qu’elle dirige tout mon texte, lui donne son ton, ses thèmes, voire même sa fin. En écrivant la première phrase, j’écris, dans ma tête, tout le reste.
5 films internationaux préférés
L’année dernière à Marienbad d’Alain Resnais (1961)
L’humanité de Bruno Dumont (1999)
Dogville de Lars von Trier (2003)
Reminiscences of a Journey to Lithuania de Jonas Mekas (1972)
Atlantique de Mati Diop (2019)
5 films québécois préférés
Continental, un film sans fusil de Stéphane Lafleur (2007)
Les bons débarras de Francis Mankiewicz (1979)
La marche à suivre de Jean-François Caissy (2014)
Interchange de Brian M. Cassidy et Melanie Shatzky (2018)
Nuit #1 d’Anne Émond (2011)