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Association québécoise des critiques de cinéma

Robert Daudelin

Membre du comité de rédaction de la revue 24 images et du Journal of Film Preservation depuis de nombreuses années, il fut co-fondateur (avec Michel Patenaude) et rédacteur en chef de la revue montréalaise de cinéma Objectif de 1960 à 1966. À la même époque (1963-1967), il est adjoint de Rock Demers au Festival international du film de Montréal, puis directeur du Conseil québécois pour la diffusion du cinéma (1970-1972). Directeur général et conservateur de la Cinémathèque québécoise de 1972 à 2002  et président de la Fédération internationale des Archives du film de 1989 à 1995, il a été délégué du festival du film de San Sebastian de 1998 à 2003. En 1988 il a réalisé un long métrage documentaire, Konitz, Portrait of the Artist as a Saxophonist.

Quel est votre premier film marquant?
THE AFRICAN QUEEN
(John Huston / 1952). Vu au cinéma Venise de Saint-Césaire, avec ma petite soeur. C’était un 1er janvier (1953 ?), nous fêtions le Jour de l’An dans la famille de ma mère : la maison était trop petite pour contenir tout le monde ; mon père connaissait le propriétaire de la salle qui avait accepté de nous laisser entrer – ce qui était alors illégal au Québec : il fallait avoir 16 ans pour être admis dans une salle de cinéma. J’ai adoré le film et je l’aime toujours autant !

Quelle est votre première critique publiée ?
Je n’en suis pas certain… C’est en 1960! Soit LES 400 COUPS (Truffaut), soit LA TÊTE CONTRE LES MURS (Franju), soit THE CRIMSON KIMONO (Fuller), dans Actualité qui était alors une revue jésuite.

Quel est le rôle du critique de cinéma, selon vous ?
Un texte critique, qu’il parle d’un film, d’un tableau, d’un livre ou d’une composition musicale, devrait toujours être, idéalement, le prolongement de l’œuvre. Les éléments d’analyse que le critique de cinéma propose et qu’il veut partager avec son lecteur, sont autant de fenêtres pour mieux connaître l’œuvre. Le critique propose des pistes de lecture; souligne les qualités d’écriture; débusque le discours qui souvent se cache derrière le caractère mystérieux et fascinant du cinéma. (Encore faudrait-il, pour être juste, faire la distinction entre le critique du quotidien -les anglophones préfèrent le terme « reviewer » - et le critique qui publie ses textes dans une revue, avec un certain recul et assurément moins de pression…).

Quel est votre rituel d’écriture ?
J’essaie de toujours voir le film deux fois, dont une fois en salle. Je me méfie des visionnements en ligne, même des visionnements sur un très bon moniteur. Je ne prends pas de notes durant la projection; je le fais par contre à chaud, soit dans un café en sortant de la projection, soit dès mon retour à la maison. Je dois absolument trouver un angle d’attaque pour me rapprocher du film, y entrer de nouveau. Une fois cet angle trouvé, le plus dur est fait! Je travaille d’abord au texte dans ma tête, souvent en marchant, testant des idées, me corrigeant. Quand je crois être prêt, je fonce sur mon clavier et fais confiance aux mots…

Qui est votre critique ou théoricien de cinéma préféré ?
J’ai beaucoup aimé lire (et relire) André Bazin, mais aussi les « classiques », Balazs, Eisenstein, Vertov et aussi les cinéastes-essayistes (Lindsay Anderson, Johan van der Keuken, Karel Reisz) et les  analystes (Amengual, Comolli).

Dans quel film aimeriez-vous vivre ?
Dans un film de Max Ophuls : à lui de décider lequel!

Quel cinéaste voudriez-vous inviter au cinéma ?
J’ai vu beaucoup de films avec Johan van der Keuken : c’était toujours très stimulant. Je referais ça volontiers.

5 films internationaux préférés :
LE GOÛT DU SAKÉ
(Ozu / 1962)
SUNRISE (Murnau / 1927)
MURIEL (Resnais / 1963)
ZEMLIA (Dovjenko / 1930)
THE MAGNIFICENT AMBERSONS (Welles / 1942)
LETTER FROM AN UNKNOWN WOMAN (Ophuls / 1948)
MY DARLING CLEMENTINE (Ford / 1946)
L’ŒIL AU-DESSUS DU PUITS (van der Keuken / 1988),
PRIMA DELLA RIVOLUZIONE (Bertolucci / 1964)
LE CHEVAL DE TURIN (Bela Tarr / 2011)

5 films québécois préférés :
LE CHAT DANS LE SAC
(Groulx / 1964)
ENTRE LA MER ET L’EAU DOUCE (Brault / 1967)
DE LA TOURBE ET DU RESTANT (Bélanger / 1979)
POUR LA SUITE DU MONDE (Brault-Perrault / 1963)
INTÉRIEURS  DU DELTA (Sylvain L’Espérance / 2009)
BÛCHERONS DE LA MANOUANE (Lamothe / 1962)
LES DÉMONS (Lesage / 2015)

 

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