
Né à Drummondville en 1987 et vivant à Montréal, Pierre-Alexandre Fradet complète une thèse sur la philosophie du cinéma québécois à l’ENS de Lyon et à l’Université Laval. Rédacteur régulier pour Séquences depuis plusieurs années, il collabore à différentes autres revues et a codirigé deux dossiers : l’un, avec Tristan Garcia, sur le réalisme spéculatif (Spirale, 2016) ; l’autre, avec Sylvano Santini, sur la philosophie et le cinéma québécois (Nouvelles Vues, 2016). Il a publié notamment Derrida-Bergson. Sur l’immédiateté (Paris, Hermann, 2014) et Une vie sans bon sens. Regard philosophique sur Pierre Perrault (avec Olivier Ducharme, Montréal, Nota bene, 2016). Il dirige la série « Philosophie continentale » aux éditions Nota bene et a été chargé de cours à l’Université Laval.
Quel est votre premier film marquant ?
Opération beurre de pinottes de Michael Rubbo
Quelle est votre première critique publiée ?
Coécrit avec Julie Demers, « Petit regard sur le sang serbe », Spirale, n° 235, 2011, p. 17-18 – où nous pensons avec et contre la culture contemporaine de l’extrême.
Quel est le rôle du critique de cinéma, selon vous ?
Définir (ou redéfinir) les principes à l’aune desquels on peut apprécier une œuvre, éclaircir d’un point de vue formel, thématique et historique une démarche, et créer soi-même à partir de l’œuvre commentée.
Quel est votre rituel d’écriture ?
Marcher, penser, écrire alternativement dans les cafés et chez soi, assis ou le plus souvent étendu – pour concentrer son énergie au bon endroit.
Qui est votre critique ou théoricien de cinéma préféré ?
Peut-être plus encore que Stanley Cavell, Serge Daney, Patrick Straram, Jean Epstein, Pauline Kael, Hugo Münsterberg et Léo Bonneville (qui n’hésitait pas à mener de longs entretiens avec les cinéastes, chose de plus en plus rare aujourd’hui), je dirais André Bazin, à la fois pour sa plume, sa sensibilité réaliste et sa capacité à devancer Deleuze et à aller anachroniquement au-delà de lui (Deleuze ayant eu tendance pour sa part à analyser et apprécier le cinéma à travers le prisme parfois un peu étroit de sa propre philosophie : multiciplité, immanence, déterritorialisation).
Dans quel film aimeriez-vous vivre ?
Je vis déjà dans plusieurs films à la fois.
Quel cinéaste voudriez-vous inviter au cinéma ?
André Forcier, Robert Bresson, Apichatpong Weerasethakul, Jean-Claude Lauzon…
5 films internationaux préférés :
The Christies de Phil Mulloy
2001 : L’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick
My Winnipeg de Guy Maddin
Les yeux sans visage de Georges Franju
La nuit du chasseur de Charles Laughton
5 films québécois préférés :
La bête lumineuse de Pierre Perrault
À tout prendre de Claude Jutra
Léolo de Jean-Claude Lauzon
Les aventures du timbre perdu de Michael Rubbo
Bestiaire de Denis Côté